La diplomatie n’est pas un dîner de gala,Claude Martin

د.ج1,00

In stock

Categories: ,

-Résumé

En 1961, je m’étais inscrit aux Langues O’. Je voulais apprendre le chinois, le birman, le vietnamien et le khmer.

Je m’étais en même temps inscrit à Sciences po. C’était le passage obligé pour préparer l’ENA.

Je poussai la première fois les portes de la rue Saint-Guillaume sans enthousiasme et même avec quelque crainte, mais je ne tardai pas à m’y sentir à mon aise. L’économie politique enseignée par Raymond Barre, le droit constitutionnel par Georges Vedel, l’histoire des idées politiques par Jean-Jacques Chevallier, et surtout les principes de la dissuasion nucléaire par Raymond Aron, m’ouvrirent des mondes nouveaux. Pierre Nora traçait des parallèles audacieux entre le style de Marcel Proust et celui du Général de Gaulle.

J’appris à faire des exposés structurés et balancés. Je côtoyais des hommes brillants et des jeunes femmes élégantes. Mais quelque chose m’étouffait. Autour de la « péniche », l’air était trop rare. L’Asie me manquait.

Sciences po et Langues O’ étaient heureusement, à cette époque, géographiquement très proches. En quelques minutes à peine, je passais du monde élégant et policé de la rue Saint-Guillaume à l’univers grisant et désordonné de la rue de Lille.

À Sciences po aussi, les années avaient passé. Les échéances que je m’étais fixées approchaient. Je préparais le diplôme de Service public et le concours de l’ENA qui allait suivre.

Mon maître de conférences, Jacques Rigaud, m’encourageait à tenter l’épreuve sans attendre : « Dans trois ans, vous serez au Conseil d’État ! » Je lui confessai mon attirance pour l’Asie. « C’est très bien, gardez cela comme une passion personnelle, mais ne vous laissez pas détourner de votre chemin. Votre avenir est au Palais Royal. » La perspective ne m’emballait pas mais j’aimais discuter avec lui. Dans l’univers de conformisme où se complaisaient alors trop de professeurs de Sciences politiques, Rigaud était une exception. Brillant, pétillant d’intelligence, voltairien, il bousculait les idées reçues, provoquait, incitait à imaginer et à oser.

Son soutien m’aidait à supporter le reste, les heures de discussions creuses chez Basile ou chez Poujade, à refaire le monde, à reconstruire la société. À Sciences po, il était de bon ton d’être antigaulliste, de s’indigner de chaque initiative du Général, qu’on commençait à trouver trop vieux. À cause de cela aussi, je ne m’y sentais pas bien.

Après ma réussite au concours, Jacques Rigaud m’avait envoyé un mot qui m’avait touché : « C’est très bien, mais ce n’est que le début. Restez à Paris, ne perdez pas de temps, travaillez. » J’avais voulu le voir, lui demander conseil, mais les événements s’étaient précipités, le départ pour l’armée, la convocation au Quai. Une mécanique s’était mise en marche qui faisait que j’étais là maintenant, dans cet avion pour Pékin.

 

-Table des matières

Première Partie : 1964-1969

  Un grand peuple

  II Une ville

  III Une ambassade

  IV Un Pays

  V Une guerre V

  VI Une Révolution

  VII Une tempête

  VIII De Gaulle s’en va

Deuxième Partie 1969-1974

  I Tourner la page

  II Une Révolution qui n’en finit pas

  III L’ami américain

  IV Une diplomatie désemparée

  V L’Europe, enfin ?

Troisième Partie :1974-1981

  I Changement de style

  II La nuit indochinoise

  III De beaux objets sur la table

  IV Mao est mort

  V L’ouverture, enfin

  VI Un Mur pour la démocratie

  VII Un violon à deux cordes

  VIII Le réveil de l’intelligence

  X Un candidat en visite

Quatrième Partie 1981-1989

  I Messianisme et sectarismes

  II Le doux parfum de la liberté

  III Monsieur Butterfly

  IV Trois petits grains dans une boîte en carton

  V Intermède européen

  VI Retour à l’Asie

  VII Quatre tigres dans une cage, acte I

  VIII Quatre tigres dans une cage, acte II

  IX Du sang sur la Place

Cinquième Partie 1989-1993

  I Les décombres de Tian’anmen

  II Une si jolie petite île

  III Des bateaux chargés d’or

  IV Des individus sans foi ni loi

  V L’heure des comptes

Sixième Partie 1994-2007

  I Désillusions européennes

  II La tentation du retour

  III Une partie d’échecs inachevée

  IV À Berlin

Septième Partie 2007-2014

-Caractéristiques

Date de parution : 15/03/2018

Editeur : Edition de l’Aube

ISBN : 978-2-8159-2764-2

EAN : 9782815927642

Nb. de pages : 952 pages

Be the first to review “La diplomatie n’est pas un dîner de gala,Claude Martin”

Reviews

There are no reviews yet.

See It Styled On Instagram

    No access token

Main Menu