-Résumé
S’il demeure un « mystère » dans le cours de la Première Guerre mondiale, c’est le déroulement de la mobilisation : en quelques heures, au son des cloches, des millions de Français ont quitté les leurs, leur village, parfois pour la première fois, délaissant les récoltes, ont rejoint, sans incident, leur lieu d’enrôlement, revêtu l’uniforme, pris les armes et sont montés au front. Pour nombre d’historiens, il y aurait eu un « consentement » patriotique de l’opinion, préparé notamment par l’école, et qui aurait conduit, par une « brutalisation » des hommes et des sociétés en guerre, à prolonger le Grand Carnage par la haine de l’ennemi. Frédéric Rousseau mène une lecture différente des sources – journaux intimes et correspondances familiales au premier chef : les stratifications sociales qui constituaient la société française ont tamisé la mise en guerre de chacun, selon que l’on était paysan ou avocat, ouvrier ou professeur. Relayé par les parents restés à l’arrière, le regard que la communauté ou le voisinage portaient sur les potentiels « héros » neutralisa, dans un premier temps, toute possibilité de refuser la guerre ; mais, au fil des mois, les yeux de beaucoup se déssillèrent devant l’absurdité du sacrifice et la commune humanité des belligérants. Le débat entre historiens est ouvert.
-Sommaire
Prologue
SCÈNES DE GUERRE ET MISES À L’ÉPREUVE
MOBILISATIONS
Chapitre premier :CHOC, JEUX DE RÔLES ET MISES EN GUERRE
LA MOBILISATION COMME SCÈNE SOCIALE
LA COPRODUCTION DU CONFORMISME
ÉTAT D’EXCEPTION ÉMOTIONNEL
LA SOLDATISATION
« L’INSTALLATION DANS UN RÔLE » SANS RETOUR POSSIBLE
AJUSTEMENTS ET FIGURATIONS
DISTRIBUTION DES RÔLES ET RITUALISATIONS
CERTIFICATIONS DE MASCULINITÉ
LA RHÉTORIQUE DU COURAGE ET DE LA FIERTÉ : UN JEU DE MOTS POUR UNE CAMISOLE
LE PENSER DOUBLE,L’AGIR TROUBLE
LE PATRIOTISME COMME INVESTISSEMENT SOCIAL
Chapitre II :MISES EN GUERRE DES INÉGALES
PREUVES D’AMOUR ET DEVOIR D’ÉCRITURE
DES « FEMMES MINUSCULES » EN SITUATION
LA PROMOTION DES « DAMES »93 PATRONNES
GÉOSOCIOLOGIE DE GUERRE DES INÉGALES. MOBILITÉ DES UNES,PRISES DE CORPS DES AUTRES
PRIVILÈGES D’« OFFICIÈRES » AVANT L’INSTAURATION DES PERMISSIONS POUR TOUS
MOBILISATIONS ET ENRÔLEMENTS DES « DAMES MAJUSCULES »
LA CONSTRUCTION DE SA GRANDEUR SOCIALE OU LA GUERRE COMME OPPORTUNITÉ
BREF ÉCLAIRAGE DES RÉSEAUX
LA HANTISE DU NIVELLEMENT SOCIAL
Chapitre III :TUER LES ENNEMIS DE LA PATR
RETROUVER LE TERRAIN POUR UNE APPROCHE SITUATIONNELLE
LA MORT INFLIGÉE DE LOIN :ABSTRACTION, DÉTACHEMENT ET PROCURATION
ENTRE PERFORMANCE SPORTIVE ET MISSION DE SÉCURITÉ :LES TIRS DE PRÉCISION
LES RESSORTS DE L’ATTACHEMENT ROMPU ET DE LA VENGEANCE
PROPOS DU PLAISIR DES CHASSEUR
COMBATS RAPPROCHÉS
La première bataille de la Marne de Genevoix
L’offensive de printemps de Jünger (1918)
ASSAUTS ET ABORDAGES :LA RENCONTRE DE DEUX TERREURS
ENTRE FANTASMES ET RÉALITÉS,
LE « NETTOYAGE DES TRANCHÉES »
CRIMES DE GUERRE,CRIMES DANS LA GUERRE
FAUT-IL HAÏR POUR TUER ?
Conclusion
PENSER LE MONDE SOCIAL (EN GUERRE)
APPENDICES
-Caractéristiques
Date de parution: 11/10/2018
Editeur: Gallimard
ISBN :978-2-07-279822-1
EAN: 9782072798221
Format: Poche
Nb. de pages: 480 pages
Poids: 254 g
Dimensions :11,0 cm × 17,8 cm × 2,0 cm
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